PATH Mini-HowTo

Esa Turtiainen (etu@dna.fi)

   Version 0.4, 15 Novembre 1997
     _________________________________________________________________

   _L'objectif de ce HOWTO est de traiter l'utilisation des variables
   d'environnement sous Unix, et en particulier de la variable PATH.
   Adaptation française par Mathieu Lafon (Mathieu.Lafon@insalien.org),
   réalisée le 22 Octobre 1998._
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1. Introduction

   Ce document aborde les astuces et les problèmes relatifs aux variables
   d'environnement sous Unix/Linux, et plus spécialement à la variable
   PATH. PATH est une liste de répertoires dans lesquels le système
   recherche les commandes à exécuter. Ce document s'appuie sur la
   distribution Debian Linux 1.3.

   Remarque: Ce document est en phase de développement (bêta). Vous
   pouvez m'envoyer vos commentaires ou vos corrections.

   Les commentaires sur la traduction sont à envoyer à Mathieu Lafon
   (Mathieu.Lafon@insalien.org).

2. Droits d'auteur

   Cette documentation est libre, vous pouvez la redistribuer et/ou la
   modifier selon les termes de la Licence Publique Générale GNU publiée
   par la Free Software Foundation (version 2 ou bien toute autre version
   ultérieure choisie par vous).

   Cette documentation est distribuée car potentiellement utile, mais
   SANS AUCUNE GARANTIE, ni explicite ni implicite, y compris les
   garanties de commercialisation ou d'adaptation dans un but spécifique.
   Reportez-vous à la Licence Publique Générale GNU pour plus de détails.

   Vous pouvez obtenir une copie de la Licence Publique Générale GNU en
   écrivant à la Free Software Foundation, Inc., 675 Mass Ave, Cambridge,
   MA 02139, Etats-Unis.

3. Généralités

   Tous les processus sous Unix possèdent un _environnement_. C'est une
   liste de variables contenant un nom et une valeur, les deux sous la
   forme de chaînes (pouvant contenir la majorité des caractères). Tous
   les processus Unix possèdent un processus parent, celui qui les a
   créés. Les processus fils héritent de l'environnement de leurs
   parents. Ils peuvent ensuite y faire quelques modifications avant de
   le passer à leurs propres processus fils.

   Une variable importante de l'environnement est la variable PATH qui se
   présente sous la forme d'une liste de répertoires séparés par le
   caractère deux-points (':'). Ces répertoires sont parcourus pour
   rechercher les commandes. Si vous essayez de lancer la commande
   bidule, tous les répertoires contenus dans PATH seront examinés (dans
   l'ordre), à la recherche de l'exécutable bidule (un fichier avec le
   bit exécutable positionné). Si un tel fichier est trouvé, il sera
   exécuté.

   Dans ce document, j'utilise le terme de _commande_ pour un programme
   exécutable qui est appelé sans indication de son chemin, utilisant
   donc le mécanisme de PATH.

   Sous Linux, même les appels de bas niveau pour lancer des processus
   (la famille des exec) se basent sur la variable PATH pour trouver les
   exécutables : vous pouvez donc utiliser le mécanisme de PATH n'importe
   où, où vous voulez exécuter une commande. Si un appel de exec reçoit
   le nom d'un fichier qui ne contient pas de '/', il cherchera dans la
   variable d'environnement PATH. Même si cette variable n'existe pas,
   les répertoires /bin et /usr/bin seront examinés à la recherche de
   cette commande.

   Pour créer ou modifier l'environnement, on utilisera export avec sh ou
   setenv avec csh. Par exemple :
 sh:
     export PATH=/usr/local/bin:/usr/bin:/bin:/usr/bin/X11:/usr/games:.

 csh:
     setenv PATH /usr/local/bin:/usr/bin:/bin:/usr/bin/X11:/usr/games:.

   Les programmes C peuvent utiliser la fonction setenv() pour modifier
   l'environnement. Perl, quand à lui, conserve l'environnement dans le
   tableau associatif %ENV, et vous pouvez donc modifier PATH avec :
    $ENV{PATH}="/bin"

   La commande env est le moyen le plus facile pour connaître les
   variables de l'environnement courant. Elle peut également être
   utilisée pour les modifier.

   Pour trouver plus d'information sur les commandes d'accès à
   l'environnement, vous pouvez regarder les pages de manuel de environ,
   execl, setenv, le fichier info env, ainsi que la documentation des
   shells.

   Quand Linux démarre, le premier processus a être lancé est init. C'est
   un processus particulier car il n'a pas de parent. De plus, il s'agit
   de l'ancêtre de tous les autres processus. Son environnement restera
   celui des autres processus tant qu'ils ne le modifieront pas. La
   plupart le modifieront.

   Le programme init lance un groupe de processus spécifiés dans le
   fichier /etc/inittab. Ces processus travaillent dans un environnement
   directement hérité de init. Ce sont d'habitude des processus comme
   getty, le programme qui écrit 'login:' à l'écran. Si vous lancez une
   connexion PPP ici, vous devez savoir que vous travaillez avec
   l'environnement de init. L'initialisation du système est souvent
   effectuée par un script lancé à cet endroit. Dans le cas de la Debian
   1.3, il s'agit de /etc/init.d/rc qui est chargé de lancer à son tour,
   les scripts d'initialisation.

   Le système comprend plusieurs démons qui peuvent ou non utiliser
   l'environnement par défaut. La plupart de ceux-ci sont lancé par les
   scripts d'initialisation et possèdent donc l'environnement de init.

   Quand un utilisateur se connecte, l'environnement est modifié par les
   paramètres contenus dans les programmes, les scripts d'initialisation
   communs à tous, et ceux spécifiques à l'utilisateur. C'est assez
   compliqué et la situation n'est pas complètement satisfaisante. En
   effet, le comportement est totalement différent suivant que
   l'utilisateur se connecte à partir du terminal texte, de XDM ou du
   réseau.

4. init

   init est le processus parent de tous les autres processus du système.
   Ceux-ci héritent de son environnement et même de sa variable PATH dans
   le rare cas où aucun autre PATH n'est indiqué.

   Le PATH de init est fixé dans le code source du programme. Il s'agit
   de :
    /usr/local/sbin:/sbin:/bin:/usr/sbin:/usr/bin

   Notez qu'il ne contient pas le répertoire /usr/local/bin.

   Tous les programmes qui sont lancés à partir de /etc/inittab
   travaillent avec l'environnement de init, et en particulier les
   scripts d'initialisation contenus dans /etc/init.d (dans le cas de la
   Debian 1.3).

   Tout ce qui est lancé par les scripts d'initialisation possède par
   défaut l'environnement de init. Par exemple, syslogd, kerneld, pppd
   (lorsqu'il est lancé au démarrage), gpm, et ce qui est le plus
   important, lpd et inetd possèdent l'environnement de init et ne le
   modifient pas.

   Un certain nombre de programmes sont lancés par les scripts de
   démarrage mais avec une variable PATH explicitement fixée dans le
   script. Les exemples de tels programmes sont atd, sendmail, apache et
   squid.

   D'autre programmes, par exemple cron, sont lancés par les scripts mais
   modifient totalement la variable PATH.

5. Connexion

   Sur un terminal texte, il y a le programme getty qui attend le login
   de l'utilisateur. Il est chargé d'écrire 'login:' et quelques autres
   messages. Il travaille avec l'environnement de init. Lorsque
   l'utilisateur commence à se connecter au moyen de getty, ce dernier
   invoque le programme login. Celui-ci installe alors l'environnement
   utilisateur et lance le shell.

   Le programme login fixe le PATH comme défini dans le fichier
   /usr/include/paths.h.

   Il s'agit, pour les utilisateurs normaux (_PATH_DEFPATH) de :
    /usr/local/bin:/usr/bin:/bin:.

   Et pour root (_PATH_DEFPATH_ROOT) de :
    /sbin:/bin:/usr/sbin:/usr/bin

   Le PATH des utilisateurs normaux ne contient aucun répertoires sbin.
   Cependant, il contient le répertoire courant '.', qui est considéré
   comme dangereux pour l'utilisateur root. Même /usr/local/bin n'est pas
   disponible pour root.

   Le PATH obtenu lors du login est souvent modifié par l'initialisation
   du shell. Cependant, il est possible d'utiliser d'autres programmes
   que des shells dans /etc/passwd. Par exemple, j'utilise la ligne
   suivante pour lancer PPP quand je me connecte avec le nom
   d'utilisateur etu-ppp. Dans ce cas, pppd possède exactement le PATH du
   login.
    etu-ppp:viYabVlxPwzDl:1000:1000:Esa Turtiainen, PPP:/:/usr/sbin/pppd

6. Shells

   Les processus utilisateurs sont souvent des processus fils du shell
   indiqué pour cet utilisateur dans le fichier /etc/passwd. Les fichiers
   d'initialisation de ces shells modifient souvent la variable PATH.

   Lors de la connexion, le nom du shell est précédé d'un '-'. Par
   exemple, dans le cas de bash, on aura -bash. Cela indique au shell
   qu'il est en présence d'un login shell et qu'il doit dans ce cas
   exécuter les fichiers d'initialisation spécifiques à la connexion.
   Dans le cas contraire, on aura une initialisation plus légère. De
   plus, le shell détermine s'il est interactif ou non, c'est à dire si
   les commandes viennent d'un terminal (tty) ou d'un fichier. Cela
   modifie également l'importance de l'initialisation si bien qu'un shell
   non interactif et qui n'est pas lancé avec une connexion effectue
   vraiment très peu d'initialisation (bash n'exécute aucune
   initialisation dans ce cas là).

6.1 bash

   Pour un login shell normal, bash parcourt le fichier /etc/profile,
   commun à tous, où les variables d'environnement, dont PATH, peuvent
   être fixées pour les utilisateurs de bash. Cependant, ce fichier n'est
   pas relu lorsque le système se trouve face à un shell non interactif.
   Le cas le plus important est rsh, où la commande est exécutée sur la
   machine voisine : le fichier /etc/profile n'est pas lancé et le PATH
   provient du démon de rsh.

   bash accepte les arguments -login et -i qui sont utilisés pour obtenir
   respectivement un login shell et/ou un shell interactif.

   L'utilisateur peut redéfinir les paramètres contenus dans /etc/profile
   en créant un fichier ~/.bash_profile, ~/.bash_login ou ~/.profile. Il
   faut noter que seul le premier fichier sera exécuté même si cela
   diffère des habitudes de csh. En particulier, ~/.bash_login ne sera
   pas forcement exécuté pour un login shell, car si ~/.bash_profile
   existe, ce dernier sera prioritaire.

   Si bash est lancé par sh (qui est un lien symbolique sur bash), il se
   comporte comme le Bourne shell original : il ne parcourt que les
   fichiers /etc/profile et ~/.profile et uniquement dans le cas d'un
   login shell.

6.2 tcsh

   Pour un login shell, tcsh exécute dans l'ordre les fichiers suivants :

     * /etc/csh.cshrc
     * /etc/csh.login
     * ~/.tcshrc
     * ~/.cshrc (si ~/.tcshrc n'existe pas)
     * ~/.history
     * ~/.login
     * ~/.cshdirs

   _Attention._ tcsh peut être compilé pour exécuter les scripts de
   connexion (login) avant les scripts cshrc.

   Les shells non interactifs n'exécutent que les scripts *cshrc. Les
   scripts *login peuvent être utilisés pour ne fixer le PATH que lors
   d'une connexion.

7. Modifier l'identité de l'utilisateur

7.1 su

   La commande su sert à indiquer la nouvelle identité à utiliser (sous
   réserve de connaître le mot de passe), root étant la valeur par
   défaut.

   Normalement, su lance un sous-shell avec la nouvelle identité. Avec
   l'argument '-' (plus récemment -l ou --login), su lance le shell comme
   un login shell. Cependant, il n'utilise pas le programme login pour
   cela mais encore un autre PATH intégré au programme pour simuler le
   login (termes employés dans le code source). Il s'agit de :

   pour les utilisateurs normaux :
    /usr/local/bin:/usr/bin:/bin:/usr/bin/X11:.

   pour l'utilisateur root :
    /sbin:/bin:/usr/sbin:/usr/bin:/usr/bin/X11:/usr/local/sbin:/usr/local/bin

   su réalise également quelques changements mineurs dans
   l'environnement.

7.2 sudo

   Il y a un groupe de commandes qui permettent une utilisation plus sûr
   des commandes du super utilisateur. Elles permettent un meilleur suivi
   (au sens où l'on garde une trace de chaque exécution - NdT), des
   restrictions sur les utilisateurs et utilisent des mots de passe
   individuels. La plus utilisée est sûrement sudo.
    $ sudo env

   Cette commande exécute env en tant que super utilisateur (si sudo est
   configuré pour le permettre).

   La commande sudo a encore une autre approche en ce qui concerne la
   gestion du PATH. Elle modifie les répertoires où chercher la commande
   à exécuter pour que le répertoire courant soit toujours le dernier.
   Cependant, elle ne modifie pas la variable PATH, seulement quelques
   variables comme SUDO_USER.

8. Serveurs

   La majorité des serveurs ne devrait pas lancer n'importe quelle sorte
   de processus. Pour des raisons de sécurité, leur PATH doit donc être
   minimal.

   La plus grosse exception est l'ensemble des services qui autorisent
   une connexion sur le système à partir du réseau. Cette section décrit
   comment se trouve l'environnement dans ces cas précis. En effet, une
   commande exécuté à distance avec rsh aura un PATH différent d'une
   commande exécuté avec ssh. De la même façon, une connexion à l'aide de
   rlogin, telnet ou ssh est différente.

8.1 inetd

   La plupart des serveurs ne possèdent pas de processus chargé
   d'attendre en permanence l'arrivée d'une requête. Ce travail est
   laissé à un super serveur (Internet super server), appelé inetd. Le
   programme inetd est à l'écoute permanente du réseau et lance le
   serveur approprié en fonction du port sur lequel arrive la requête.
   Son comportement est défini dans le fichier /etc/inetd.conf.

   inetd est démarré par les scripts de démarrage du système. Il hérite
   donc du PATH de init. Il ne le modifie pas et tous les serveurs lancés
   par inetd possèdent donc le PATH de init. Un exemple de tel serveur
   est imapd, le serveur du protocole IMAP.

   D'autre exemples de processus lancés par inetd sont telnetd, rlogind,
   talkd, ftp, popd, certains serveurs http, etc...

   Souvent, l'utilisation de inetd est compliquée par l'utilisation du
   programme tcpd, chargé de lancer le véritable serveur. C'est un
   programme qui effectue quelques vérifications du point de vue sécurité
   avant de lancer le véritable serveur. Il ne touche pas au PATH
   (information non vérifiée).

8.2 rsh

   Le démon de rsh utilise le PATH défini par _PATH_DEFPATH
   (/usr/include/path.h), c'est à dire, le même que celui utilisé par le
   programme login pour connecter les utilisateurs normaux. L'utilisateur
   root obtiendra le même PATH que les autres.

   En réalité, rshd exécute la commande désirée en se servant de la
   commande suivante :
    shell -c ligne_de_commande

   Où shell n'est pas un login shell. Il est préférable que tous les
   shells mentionnés dans /etc/passwd prennent en compte l'option -c pour
   pouvoir leur envoyer ce genre de ligne de commande.

8.3 rlogin

   rlogin invoque login pour effectuer la procédure de connexion. Si vous
   vous connectez avec rlogin, vous aurez le même PATH qu'avec login. La
   plupart des autres façons de se connecter à un ordinateur sous Linux
   n'utilisent pas login. Notez la différence avec rsh.

   La commande de login utilisée est de la forme :
    login -p -h nom_de_l_hote nom_d_utilisateur

   L'option -p conserve l'environnement à l'exception des variables HOME,
   PATH, SHELL, TERM, MAIL et LOGNAME. L'option -h indique le nom de
   l'ordinateur sur lequel doit se faire la connexion.

8.4 telnet

   Le programme telnet est similaire à rlogin : il utilise le programme
   login et la ligne de commande utilisée est de la même forme.

8.5 ssh

   ssh possède sa propre variable PATH, à laquelle il ajoute le
   répertoire où se trouve ssh. Cela implique souvent que le répertoire
   /usr/bin se retrouve en double :
    /usr/local/bin:/usr/bin:/bin:.:/usr/bin

   La variable PATH ne contient pas /usr/bin/X11 et le shell invoqué par
   ssh n'est pas un login shell. Ainsi, la commande
    ssh hote_distant xterm

   ne marchera pas et rien de ce qui est contenu dans /etc/profile ou
   /etc/csh.cshrc ne pourra changer cela. Vous devrez toujours utiliser
   des chemins absolus, par exemple /usr/bin/X11/xterm.

   ssh cherche des variables d'environnement de la forme VARIABLE=VALEUR
   dans le fichier /etc/environment. Malheureusement, cela provoque des
   problèmes avec XFree86.

9. XFree86

9.1 XDM

   XDM est la manière la plus courante pour se connecter à partir d'un
   terminal graphique. Même s'il ressemble à login, il se comporte, en
   interne, d'une manière totalement différente.

   Les fichiers de configuration se trouvent dans le répertoire
   /etc/X11/xdm et sont exécutés pendant les différentes étapes de la
   connexion. Xstartup (et Xstartup_0 pour l'écran 0) contient les
   commandes à exécuter juste après la connexion. Ces commandes sont
   lancés en tant que root.

   Le PATH qui est utilisé pour les utilisateurs se trouve dans
   /etc/X11/xdm/xdm-config. Ce sont les lignes :
DisplayManager*userPath: /usr/local/bin:/usr/bin:/bin:/usr/bin/X11:/usr/games
DisplayManager*systemPath: /usr/local/sbin:/usr/local/bin:/usr/sbin:/usr/bin:/s
bin:/bin:/usr/bin/X11

   C'est le PATH par défaut pour les utilisateurs normaux (userPath), et
   pour l'utilisateur root (systemPath) respectivement. Il est très
   important que le répertoire /usr/bin/X11 soit accessible pour les
   utilisateurs sous X. En effet, si un utilisateur se connecte à une
   autre machine pour lancer une application X, il faut qu'il aie
   /usr/bin/X11 dans son PATH car la machine hôte ne saura pas qu'il
   dispose d'un terminal X.

   Après Xstartup, XDM lance /etc/X11/Xsession en tant qu'utilisateur
   final. La configuration locale est contenue dans le fichier
   /etc/environment qui est parcouru, s'il existe, par Xsession. Xsession
   étant exécuté par /bin/sh, /etc/environment doit donc être un script
   sh. Cela interfère avec ssh qui suppose que /etc/environment est un
   fichier qui ne contient que des lignes de la forme VARIABLE=VALEUR.

9.2 xterm -ls

   Par défaut, le PATH de toutes les commandes lancés à partir des menus
   du gestionnaire de fenêtre est celui hérité de XDM. Pour en utiliser
   un autre, il faut le définir explicitement. Pour lancer un terminal X
   avec un PATH "normal", on doit utiliser des options spéciales. Pour
   xterm, l'option -ls (login shell) doit être utilisé pour obtenir un
   login shell avec le PATH défini dans les fichiers d'initialisation du
   shell en question.

9.3 Menus et boutons du gestionnaire de fenêtre

   Le gestionnaire de fenêtre hérite de l'environnement de XDM. Tous les
   programmes lancés par lui héritent donc de cet environnement.

   L'environnement du shell de l'utilisateur n'affecte pas les programmes
   qui sont lancés par les menus ou les boutons. Par exemple, si un
   programme est lancé par un xterm (xterm -ls), il possède
   l'environnement par défaut du login shell, par contre s'il est lancé
   par un menu, il aura l'environnement du gestionnaire de fenêtre.

10. Commandes "à retardement" cron et at

10.1 cron

   C'est le programme cron qui exécute périodiquement les commandes
   spécifiées dans /etc/crontab et dans les crontabs des utilisateurs. La
   Debian 1.3 possède en plus un mécanisme pour exécuter les commandes de
   /etc/cron.daily, /etc/cron.weekly et /etc/cron.monthly, respectivement
   tous les jours, toutes les semaines et tous les mois.

   cron est lancé par les scripts de démarrage mais il change son PATH en
   une valeur assez étrange :
       /usr/bin:/binn:/sbin:/bin:/usr/sbin:/usr/bin

   _IL S'AGIT SUREMENT D'UN BOGUE DANS CRON._ Il s'agit en fait du PATH
   de init (/usr/bin:/bin) qui est copié ici, mais sans le 0 terminal
   (chaîne en convention C - NdT)! Ce bogue n'existe pas sur tous les
   systèmes.

   Dans la crontab, on peut définir un PATH spécifique pour l'exécution
   des commandes. Pour la Debian 1.3, il s'agit de :
    PATH=/usr/local/sbin:/usr/local/bin:/sbin:/bin:/usr/sbin:/usr/bin

   De cette façon, le PATH de crond n'est jamais utilisé dans les
   programmes utilisateurs. Tous les scripts de /etc/cron.* obtiennent
   par défaut le PATH de la crontab. Celui ci est utilisé même si le
   programme n'est pas exécuté en tant que root.

10.2 at

   La commande at est utilisée pour lancer un programme à une heure
   fixée.

   Le programme atd est lancé avec le PATH de init. Cependant, les
   programmes sont toujours lancés avec l'environnement utilisateur grâce
   à sh. Les spécificités de sh s'appliquent donc ici. Reportez vous au
   chapitre sur bash.

11. Quelques exemples

11.1 magicfilter

   magicfilter est un outil standard permettant de manipuler les fichiers
   à destination de l'imprimante. Il analyse le type du fichier à
   imprimer et lance un filtre approprié pour l'imprimer de la meilleure
   façon. Les scripts utilisés pour filtrer sont lancés par lpd, lui même
   lancé par le script /etc/init.d/lpd lancé par init. Le PATH est donc
   identique à celui de init et ne contient donc pas /usr/bin/X11.

   Si vous voulez envoyer des fichier PDF (Portable Data Format) à
   magicfilter, vous pouvez utiliser /usr/bin/X11/xpdf. Mais vous ne
   devez pas oublier d'indiquer le chemin absolu. Sinon, magicfilter ne
   trouvera pas xpdf. La plupart des programmes utilisés avec
   magicfilter, ne nécessitent pas forcement un chemin explicite car ils
   se trouvent souvent dans /bin ou /usr/bin.

11.2 Impression à partir d'applications X

   Au cas où vous utilisez la variable d'environnement PRINTER pour
   sélectionner l'imprimante à utiliser, vous devez savoir que dans
   certains cas, certaines applications X risquent de ne pas la
   connaître.

   Vous vous souvenez sûrement que si la session X a été lancé par XDM,
   le gestionnaire de fenêtre ne se sert pas de vos scripts de login.
   Toutes les applications X que vous lancez à partir d'un xterm
   possèdent donc la variable PRINTER. Par contre, la même application
   lancée à partir d'un menu ou d'un bouton ne possédera pas cette
   variable.

   Parfois, la variable PRINTER peut être héritée à un niveau encore plus
   bas. Par exemple, une application auxiliaire de Netscape pourra
   connaître votre variable PRINTER même si Netscape ne la connaît pas.

12. Questions de sécurité

   Le mécanisme de PATH est souvent un gros problème du point de vue
   sécurité. Utiliser une erreur dans la définition du PATH est une
   manière fréquente de pirater un système. Il est facile pour un pirate
   de fabriquer des chevaux de Troie, s'il arrive à forcer root ou un
   autre utilisateur à exécuter ses propres programmes.

   Une erreur fréquente par le passé (?) était de laisser le répertoire
   courant '.' dans le PATH de l'utilisateur root. Un pirate malveillant
   peut alors créer son propre programme 'ls' dans son répertoire.
   Ensuite, si root fait :
    # cd ~pirate
    # ls

   il exécute le programme du pirate...

   De la même façon, cela s'applique à tous les programmes exécutés par
   root. Aucun important démon ne devrait exécuter quoi que ce soit qui
   puisse être modifié par un utilisateur. Dans certains systèmes,
   /usr/local/bin peut contenir des programmes jugés moins sûr, mais le
   répertoire est retiré du PATH de root. Cependant, si on sait qu'un
   démon exécute bidule avec 'PATH=/usr/local/bin:...', il est possible
   de tromper le démon en lui faisant exécuter /usr/local/bin/bidule à la
   place de /bin/bidule. Dans ce cas, n'importe qui pouvant écrire dans
   /usr/local/bin peut sûrement pirater le système.

   Il est donc très important de faire attention à l'ordre dans lequel
   les répertoires sont placés dans le PATH. Si /usr/local/bin se trouve
   avant /bin, il y a un risque. Alors que s'il se trouve après, il est
   impossible de lancer la commande modifiée /usr/local/bin/bidule à la
   place de /bin/bidule.

   Sous Linux, vous devez vous souvenir que la recherche dans le PATH est
   faîte dans tous les mécanismes d'appels du système d'exploitation.
   N'importe où, où le chemin d'un exécutable est donné, vous pouvez
   utiliser le nom de la commande seul qui sera alors cherchée au moins
   dans /bin et /usr/bin, et vraisemblablement dans beaucoup d'autres
   endroits.

13. Comment résoudre les problèmes ?

   La commande la plus simple pour avoir accès à l'environnement est
   /usr/bin/env.

   Il est egalement possible d'utiliser le répertoire /proc pour trouver
   le PATH de n'importe quel programme. Vous devez d'abord connaître le
   numéro de processus du programme. Utilisez la commande ps pour
   l'obtenir. Par exemple, si xterm est le processus numéro 1088, vous
   pouvez voir son environnement avec :
    # more /proc/1088/environ

   Cela ne marche pas avec des processus comme xdm. Pour accéder à
   l'environnement d'un processus du système ou d'un autre utilisateur,
   vous devez être root.

   Pour deboguer Netscape, vous pouvez créer le script suivant :
    $ cat > /tmp/test
    #!/bin/sh
    /usr/bin/env > /tmp/env
    ^d
    $ chmod +x /tmp/test

   Ensuite, arrangez vous pour que votre programme soit appelé à la place
   d'une application auxiliaire, par exemple RealAudio
   (audio/x-pn-realaudio). Lorsque vous essayerez d'accéder à un lien
   RealAudio (quelque chose comme http://www.realaudio.com/showcase),
   Netscape lancera votre programme factice et sauvera l'environnement
   dans /tmp/env.

14. Méthodes pour que tous les utilisateurs aient le même PATH

   Le réglage le plus important est à faire dans les fichiers commun
   d'initialisation des logins shells : /etc/csh.login pour tcsh et
   /etc/profile pour bash.

   Ceux qui n'obtiennent pas le bon PATH à partir de ces fichiers sont :
   rsh, ssh, les éléments des menus du gestionnaire de fenêtres sous X ne
   lançant pas explicitement de login shell, les commandes lancés à
   partir de inittab, les travaux de cron, les travaux des démons comme
   magicfilter (lancé par lprd), les scripts CGI (WWW), etc...

   Si le PATH est fixé dans /etc/csh.cshrc, il sera utilisé si rsh ou ssh
   lance des commandes sur une machine distante où l'utilisateur utilise
   tcsh/csh. Par contre, il n'est pas possible de régler le PATH si
   l'utilisateur utilise bash/sh. Voici une méthode pour ne garder le
   PATH que dans un seul fichier, par exemple /etc/environnement-commun,
   dans lequel on écrit :
  ${EXPORT}PATH${EQ}/bin:/usr/bin:/sbin:/usr/sbin:/usr/bin/X11:/usr/local/bin:/
usr/games:.

   On peut ensuite l'utiliser à partir de /etc/csh.login (pour tcsh et
   csh)
  set EQ=" " set EXPORT="setenv "; source /etc/environnement-commun

   A partir de /etc/profile (pour bash, mais pas pour le vrai sh)
  EQ='=' EXPORT="export " . /etc/environnement-commun

   Et à partir de /etc/environment (pour XDM)
  EQ='=' EXPORT="export " . /etc/environnement-commun

   Cette méthode marchera la plupart du temps, sauf que ssh se plaindra
   des lignes contenues dans /etc/environment (ainsi que des variables EQ
   et EXPORT). De plus, rsh n'aura toujours pas le bon PATH s'il passe
   par bash.

15. Remerciements

   Une des raisons pour commencer l'écriture de ce document a été la
   grosse frustration de Ari Mujunen. Juha Takala m'a donné de précieux
   commentaires.